Le temps du management de la bienveillance !

La peur du recruteurSelon l’institut Great Place to Work, 17% des salariés se disent «potentiellement en burn-out» et 48% «confrontés à des situations de burn-out». Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la dépression sera en 2020 (demain quoi) la deuxième cause d’invalidité dans le monde après les troubles cardiovasculaires. C’est grave docteur ? Puis d’abord, c’est quoi le burn-out ?

Notre siècle est bouleversé par de multiples crises. Dans un monde du travail lui-même en mutation, les individus doivent s’adapter en permanence à de nouveaux process, de nouvelles technologies, avec ou sans le management approprié, le tout emballé dans un contexte économique doté d’une grande imprévisibilité. Autant être honnête, notre époque, c’est l’enfer du citron pressé. Dans l’univers impitoyable de l’entreprise, difficile de montrer le moindre signe de «faiblesse», surtout lorsque l’on est entouré de collaborateurs soi-disant «forts», du moins jouant cette comédie. Le travail devient parfois le lieu d’une compétition acharnée, où le concept de rivalité peut devenir la norme. Dans un contexte de crise, l’obligation affichée par certaines organisations est de devenir pour le salarié un marathonien de l’endurance, de la performance à tout prix. Si possible, quittez le plus tard possible de votre bureau, vous pourrez vous en vanter le lendemain matin devant la machine à café. On a une croissance à retrouver, il faut être courageux on vous dit !

Un burn-out n’est pas une dépression, même si des passerelles existent entre les deux maladies. Une dépression est la conséquence de souffrances, elle est aussi multifactorielle. On peut identifier une dépression à plusieurs niveaux : biologique, cognitif, clinique, génétique, psychologique,… Le burn-out, lui, est directement lié à un état d’épuisement professionnel (et de ce fait non uniquement personnel). Le burn-out est souvent difficile à prévenir parce qu’il peut se déclarer de manière très soudaine. Pourtant les signes existent : manque d’entrain, fatigue chronique, paraphrasage excessif, concentration difficile, maux de tête, difficultés de mémorisation, anxiété,… Le burn-out est donc un état de fatigue intense lié au travail. Cet état de fragilité mentale et/ou physique est le plus souvent le résultat de longs mois ou années de surmenage et de pression. Le burn-out touche n’importe quelle catégorie professionnelle, de l’ouvrier au chef d’entreprise. Difficile de s’en prémunir soi-même, car le sujet au burn-out potentiel est la plupart du temps incapable de prendre du recul ou de s’écouter ; «je vais très bien moi ! Bon d’accord, je traverse peut-être une période de boulot très intense et un peu stressante en ce moment, mais tout va bien ! Je vais bien te dis-je !…». Il est parfois très délicat et difficile d’évoquer ce sujet face à un individu exposé et compilant tous les syndromes du burn-out. Le déni et/ou le rejet est une réaction commune et identifiée chez le pré-burn-outer.

Alors comment lutter contre burn-out ? Le manager est un clé ! Un vrai bon manager distille un management de la bienveillance, il est le garant de l’épanouissement sur le lieu professionnel des membres de son équipe. Il doit être attentif à ses troupes et sortir en permanence ses «petites antennes» pour analyser et sentir le climat social au sein de l’entreprise. Dès lors que l’on cultive un management de proximité, on est alors en capacité à repérer – pour autant qu’il y ait une véritable volonté d’écoute et d’empathie – les collègues en souffrance et les «non-dits». Engager le dialogue avec un membre de son équipe en souffrance est un exercice de proximité délicat, mais mieux vaut prévenir que d’hériter d’un point de non-retour. Il est donc essentiel de communiquer sur les besoins et les ressentis ; aider à retrouver l’estime de soi et la confiance dans ses capacités, élaborer un plan d’action progressif et adapté, parler de ses croyances sur l’entreprise, faciliter le prise de conscience du problème, orienter vers un RH doué ou un psychologue… Concrètement, cela veut dire aussi dans l’entreprise qu’il faut déplacer les indicateurs et les attentes : il est vraiment temps d’arrêter de ne parler qu’en termes de résultats et de performances. Ami-e-s managers, rassurez-vous, si vous prônez avec sincérité l’idée que tout membre de votre team doit s’épanouir au travail et que vous favorisez le mieux-être et le mieux-faire au travail… alors l’efficacité sera probablement au rendez-vous.

Le hic est que bon nombre de managers sont eux-mêmes en situation de burn-out ! Alors revoyons nos politiques de management et ne détruisons pas l’humain, cette formidable mine de ressources !

Maxime Beaulieu

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